Témoignages de coureurs – Daniels’ Running Formula

Il existe de très nombreux livres dans les pages desquels les coureurs de tous niveaux peuvent se plonger pour progresser dans leur pratique du running. Par l’intermédiaire de magazines ou d’ouvrages, chaque coureur peut se fixer des objectifs à sa mesure et être conseillé afin de réussir ses propres défis.

Les plans d’entraînement foisonnent et deviennent des arguments commerciaux afin de vendre du papier. Mais aucun ne propose une véritable méthode complète et moderne. Référence dans le monde du running, Jack Daniels offre un protocole d’entraînement adapté à toutes les catégories de coureurs : du coureur de 800 mètres, véritable sprinteur du demi-fond, au coureur de marathon.

Cet entraîneur américain, chercheur, docteur en physiologie de l’exercice physique, a nourri sa méthode durant les dernières décennies afin de répondre aux attentes des coureurs, de tous les coureurs. Il livre ses conseils dans un ouvrage intitulé Daniels’ Running Formula dont la version française vient de paraître aux éditions Amphora.

Voici trois témoignages de coureurs qui ont apprécié ce livre pour diverses raisons.

Guillaume Stérin est un coureur « ultra », c’est-à-dire adepte des longues distances, depuis une dizaine d’années, en course à pied et en triathlon.

« Je n’avais entendu parler ni de la méthode, ni de son auteur et j’avoue une sorte de méfiance spontanée vis-à-vis de toute approche souvent trop théorique de l’entraînement. C’est une question d’expérience et de philosophie personnelle puisque je fonde depuis toujours ma propre pratique de l’entraînement sur l’instinct et les sensations, dont je tire mes propres conclusions pour évoluer, ajuster, progresser. Tout au long des pages du livre de Jack Daniels, j’ai eu la très agréable surprise de découvrir une approche qui théorise à partir de principes simples et universels, rejoignant les grandes conclusions que j’ai moi-même tirées de mon parcours depuis 8 ans de triathlon longue distance et 6 ans d’ultra-trail.

La méthode de Jack Daniels réussit le défi de tisser un lien fiable et facile à appréhender par tous, entre réalité terrain, sensations « bassement » physiques ou psychiques, voire intuitions, et leur qualification et interprétation technique. Chacun peut ainsi découvrir et bâtir ce qui va être son propre parcours d’entraînement. C’est assez bluffant car on ne se sent nullement élève mais acteur à part entière, sans être forcément expert.

Cette méthode part d’une approche terrain humble, humaine et réaliste. La course à pied se trouve ancrée dans la vie, la vraie, ce qui permet à chacun de se projeter personnellement, presque intimement. Elle offre un nombre très important « d’entrées de lecture », capables de séduire n’importe quel coureur. Je suppose aussi qu’elle donne des résultats incitant ceux qui l’ont éprouvée à la recommander à d’autres.

Cette méthode consiste à mes yeux en un parcours balisé vers la construction de sa performance : apprendre à se connaître, à interpréter les signaux renvoyés par l’organisme pour optimiser l’entraînement, savoir quand insister et quand lever le pied, anticiper pour performer au quotidien… Le livre donne une vision solide afin de gagner en technicité et en autonomie, devenir maître de son entraînement et de sa progression. On ne risque pas de se sentir esclave d’un plan, écueil principal de multiples autres méthodes.

L’approche de Jack Daniels est d’une précision à laquelle je ne me suis jamais astreint, même si je retrouve les grandes lignes de ma pratique. Il me faudrait consacrer beaucoup plus de temps à la planification et à l’analyse, ce que je me suis toujours refusé à faire, par paresse sans doute ou faute d’une aide comme celle-ci. Je vais certainement reconsidérer ma façon de faire, ça en vaut la peine !

Je conseillerais ce livre à des coureurs déjà expérimentés et rompus à certaines notions théoriques, déjà très au fait du potentiel et des réactions de leur organisme. Mais je pense aussi que n’importe quel coureur débutant ou peu aguerri, à partir du moment où il est prêt à investir du temps pour monter doucement en puissance, peut devenir la cible d’une telle méthode. Ce qui est rare ! Nombreux sont les coureurs qui deviennent des adeptes de la course à pied et qui commettent l’erreur de vouloir monter en charge trop vite.

Je conseillerais aussi ce livre à tous ceux qui ont envie de progresser, en acceptant de prendre d’abord le temps de se connaître et d’interpréter convenablement leurs sensations, ce qui n’est pas à la portée de tous les coureurs, souvent trop pressés et manquant parfois de recul sur leur pratique, voire d’humilité. »

Yannick Djouadi, Champion du Monde du 100 km en 2006 à Séoul en Corée du Sud. Un champion adepte de l’entraînement et des longues distances.

« Pour moi, c’est le meilleur livre que j’ai lu sur le running. C’est un livre très pointu destiné à tous les coureurs non débutants mais aussi aux entraîneurs de haut niveau. L’auteur parle d’une cible grand public, mais si vous regardez les temps qu’il propose, ce sont des temps de coureurs confirmés. Des coureurs qui ont un passé de performance ou désirent progresser au niveau élite. Un coureur peu confirmé doit adapter à sa mesure cette méthode mais c’est possible.

C’est une méthode complète et insolite. L’auteur va chercher le petit détail. C’est une méthode très américaine. On ne s’ennuie pas et on ne tombe jamais dans la routine. Jack Daniels joue sur la psychologie et s’adapte à chaque personnalité. Ce que je retiens, c’est qu’il prend d’abord en compte la personne et après l’athlète. Jack Daniels fait parler son profil scientifique et il est crédible.

Cette méthode n’est pas révolutionnaire. C’est simple mais pas simpliste. Il développe le meilleur chez l’autre. C’est comme dans le management. Daniels coache comme certains managent. C’est comme un chef d’entreprise qui recherche le meilleur de son salarié ou de son collaborateur. Il est curieux de tout. Il s’inspire d’autres personnes que les élites.

On peut parler de philosophie de course. Je n’avais jamais vu un coach s’intéresser au moindre détail. Il aborde des sujets qui ne sont pas traités dans d’autres approches de l’entraînement, comme par exemple la respiration pendant la course. Il donne des conseils pour se placer pendant les courses ou les entraînements, il propose des entraînement en côtes. Il propose même des entraînements en descente et sur tapis. Jamais un entraîneur français ne vous proposera de vous entraîner sur tapis. Le fait de le proposer, cela fait penser différemment.

Il y a une recherche de rentabilité pour des personnes qui s’entraînent 60 kilomètres par semaine, mais aussi pour ceux qui courent 250 kilomètres. D’ailleurs les questions qu’il pose à ses coureurs lorsqu’il les rencontre, sont : « Qu’est-ce que vous attendez de moi ? », « Combien de kilomètres courez-vous par semaine ? »…

Jack Daniels est capable de répondre aux attentes de chacun. Mais il faut que ses coureurs aient un niveau de base. Qu’ils soient dans le haut du panier ! Il faut que cela soit inscrit dans la performance. Il doit s’ennuyer avec ceux qui courent le Marathon en 5 heures.

Je pense qu’il a raison. Tous les détails mis bout à bout apportent des résultats. Il a été un bon coureur et cela lui a apporté. Il se sert également de tous les tests scientifiques. Il est généreux et cela lui permet de proposer une méthode originale. Il ne pense pas à lui mais aux autres d’abord.

Pour moi, un très bon entraîneur doit être généreux comme il le démontre. Il prend du plaisir avec ses chiffres, ses exercices, à les améliorer. Il voit lorsque son athlète sature. Il n’insiste pas quand cela ne va pas. Il dit de ne pas courir quand on est blessé. Il a raison. Il vaut mieux perdre 15 jours et gagner une année sans complication.

En ce qui me concerne, sur 100 kilomètres, il fallait travailler l’endurance, mais je n’avais pas beaucoup de temps parce que je travaillais tous les jours. Il fallait que je fasse de la qualité, que je travaille des filières énergétiques rapides avec des tours de piste de 400 mètres. On me le reprochait souvent. Mais sur une course, quand je devais produire ou répondre à une attaque, je pouvais le faire. Donc courir bêtement en endurance, cela ne suffit pas. Cette méthode peut apporter beaucoup à un coureur de 100 Kilomètres, mais Jack Daniels ne s’est intéressé qu’aux coureurs du 800 mètres au Marathon (qui est l’épreuve reine), au-dessus il ne s’est pas vraiment intéressé.

Je comprends pourquoi Jack Daniels est considéré comme le meilleur entraîneur du monde avec sa méthode. Cela n’est pas usurpé ! Je suis vraiment épaté par ce personnage. On manque de personnages comme lui en France, même s’il y a de très bons entraîneurs dans notre pays.

Je conseillerais ce livre aux entraîneurs et notamment aux clubs pour qu’ils s‘en inspirent, aux triathlètes souvent très intéressés par ce type de méthode, puis aux sportifs ayant un bon niveau. Et pour les autodidactes, ceux qui courent à l’instinct et développent la connaissance de soi.

Estelle Ode, coureuse occasionnelle sur de courtes distances.

« J’ai longtemps été à la recherche de conseils qui me permettent d’évoluer dans ma pratique occasionnelle de la course à pied. Courir devient peu à peu un plaisir mais c’est encore essentiellement une contrainte. Je n’ai jamais désiré m’inscrire dans un club. Je ne veux pas me sentir obligée de m’entraîner avec des personnes que je ne connais pas. Je pratique la course à pied avec des amis qui souhaitent que nous participions à une course de 10 kilomètres à la rentrée de septembre 2016.

C’est pour cette raison que je me suis lancée dans la lecture de Daniels’ Running Formula. J’avoue que me plonger dans les pages d’un livre de course à pied était une première pour moi. Je suis d’habitude adepte des romans. Mais je me suis sentie accrochée dès les premières pages du livre.

Jack Daniels est parvenu à m’intéresser parce qu’il parle simplement sans me noyer dans le détail. Ce qui m’a marquée, ce sont les lois fondamentales de Daniels pour la course qui sont développées de manière très efficace dès les premières pages du livre. Conserver un esprit positif, s’attendre à vivre des entraînements parfois difficiles, se fixer des objectifs intermédiaires, bien manger et bien dormir, ne pas s’entraîner lorsque l’on est malade ou blessé… Ce sont des conseils d’une grande évidence, mais ces lois fondamentales m’ont permis de plonger dans le livre et de me sentir concernée. Ces lois m’ont mise en confiance.

Même si les pages suivantes et les nombreux tableaux nécessitent une grande concentration et une solide motivation afin de comprendre l’approche de l’auteur et ce que cela peut m’apporter dans ma pratique très amateur de la course à pied, ils sont nécessaires afin de choisir ensuite son chapitre. Je suis allée directement au chapitre 11 pour me nourrir des conseils de l’auteur pour un entraînement du 5000 m et du 10 km. Même si je suis persuadée qu’il n’est pas nécessaire de courir de 65 à 80 km par semaine afin de m’aligner sur mon 10 km de septembre prochain, je vais essayer de suivre ses conseils durant mes vacances d’été. J’aurai davantage de temps alors. Mais je n’irai pas plus loin. 10 km seront pour moi la barrière que je ne dépasserai pas. Je n’ai donc pas besoin de parcourir les autres pages du livre de Jack Daniels. Un livre qui s’apprécie à la carte, en fonction de son objectif. »     

Propos recueillis par Eric Coutard.

Pour En Savoir Plus :

 Daniels’ Running Formula

Jack Daniels

Editions Amphora

A933

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