Interview de Bénédicte Le Panse – Rééquilibrage Alimentaire

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En finir avec les régimes alimentaires, les privations et les frustrations. Dire adieu aux programmes alimentaires sans saveur. Bénédicte Le Panse va changer votre manière de considérer votre alimentation au quotidien grâce son livre publié aux éditions Amphora et intitulé « Rééquilibrage Alimentaire – Atteindre ses objectifs de poids sans privation ». Un livre complet qui offre à chacune et chacun la possibilité de s’alimenter en fonction de son profil personnel. Des conseils à la carte avec pour objectif la santé, le bien-être ou la performance sportive.

– Quel est l’intérêt du rééquilibrage alimentaire ?

L’intérêt du rééquilibrage alimentaire est de ne pas suivre de régime alimentaire et donc de ne pas être contraint de supprimer n’importe quel aliment. Le concept est simple : en fonction de son gabarit, si on est un homme ou une femme, en fonction du patrimoine génétique, nous pouvons calculer la quantité de protéines, de sucres et de graisse que chaque organisme doit recevoir chaque jour. Cette quantité sera adaptée par rapport à un objectif précis qui peut être la forme ou la performance sportive. C’est un calcul qui repose sur une équation et que je propose dans le livre. Dans mon travail, j’utilise aussi une équation qui se rapproche le plus possible de la calorimétrie et d’une machine que j’utilise dans mon laboratoire à Orléans.

– La méthode que vous proposez est très personnalisée. C’est une analyse à la carte ?

C’est une méthode qui propose une étude à la carte pour chaque lectrice et chaque lecteur. Chaque individu possède un patrimoine génétique différent. Par conséquent, on ne peut avoir le même contenu dans l’assiette en fonction de l’objectif. On peut avoir le même poids, avoir la même taille et le même objectif et pourtant l’impact du contenu d’une même assiette sera différent. Même pour deux jumeaux, avec le même poids, la même taille, le même objectif : leur besoin alimentaire sera différent. Lorsque je reçois mes patients, je me sers du bilan sanguin de la personne qui a besoin de mes services. Je regarde la manière dont fonctionne le métabolisme, s’il est rapide ou s’il est lent. En fonction, je lui conseille des aliments qui vont stimuler sa tyroïde. La thyroïde est le moteur de l’organisme. Les aliments avec des enzymes vont stimuler l’organisme à travers la thyroïde pour vivre sans frustration.

– La cible de votre méthode est la thyroïde ?

Exactement ! Il suffit de stimuler la machine en lui proposant le carburant le mieux adapté. Cela permet de faire des miracles et d’aller très loin. Le bon aliment et la bonne quantité sont essentiels pour être en forme mais aussi pour éviter les tendinites, les inflammations… Cela influe aussi sur l’irritabilité, les problèmes de sommeil de chacun.

– Il faut arrêter d’écouter les conseils généraux ? 

Oui puisque le plus important est le conseil adapté à chacun. Le conseil est ciblé. Le livre propose d’adapter ces conseils.

– Quand vous accueillez un patient, vous lui proposez une expertise ciblée et personnalisée.

Oui, chaque personne me donne des informations précises par le biais d’un questionnaire qui me renseigne sur ce qu’ils ont mangé les sept derniers jours avec le plus de détails possible. Ensuite, il y a l’aspect psychologique et je leur pose plusieurs questions sur le rythme du sommeil, sur leur activité professionnelle, sédentaire ou non, s’ils prennent des compléments alimentaires, à quelle dose. Avec ces informations, j’évalue les besoins de chacun. S’il mange trop, c’est assez simple à évaluer donc il faut équilibrer les protéines, les sucres, les graisses. Si il y a un déséquilibre dans les protéines, les sucres et les graisses, il suffit de rééquilibrer avec les bonnes doses.

– Et parfois la personne ne mange pas assez ?

Il est possible aussi que la personne ne mange pas assez. J’ai fait des statistiques avec les personnes qui viennent me voir et j’ai 90% des gens qui ne mangent pas assez. Donc s’ils veulent maigrir, il va falloir manger plus. C’est paradoxal ! Je leur dis tout le contraire de ce qu’ils entendent un peu partout. Manger plus pour perdre du poids car il est important de stimuler l’organisme et notamment la tyroïde. Moins on mange et moins l’organisme doit travailler. Le reflexe du corps est de stocker. Certaines femmes font attention, ne mangent pas beaucoup, réduisent les sucres, ont retiré les graisses de leur alimentation, et elles ne perdent pas un gramme. Elles perdent très vite deux kilos puis elles stagnent. Le corps a besoin d’une quantité de protéines, de sucres et de graisses. S’il ne reçoit pas la quantité suffisante, il va devoir aller la chercher autrement. Il va donc se défendre. Le corps a besoin de sucres pour réfléchir, pour alimenter tous les organes. Il les cherche souvent dans les protéines à travers le phénomène de néoglucogenèse. Le sucre va apparaître par le biais des protéines. Le corps va chercher les protéines pour les découdre en acides aminés et ces acides aminés vont servir de sucre. Donc les muscles réduisent de volume et le corps va perdre de la masse musculaire ce qui n’est pas conseillé. La conséquence est que la thyroïde ralentit et le métabolisme ralentit. C’est un cercle vicieux.

– Le corps va stocker et se protéger lorsqu’il est sevré ?  

Le corps va se défendre. C’est sa principale mission. Donc les gens pensent que s’ils suppriment les sucres, ils vont perdre du poids. Et si cela ne fonctionne plus, ils suppriment les graisses. C’est la pire des catastrophes. Mais le corps ne va pas puiser dans les graisses, cela serait trop simple.

– Quel est l’impact de l’alimentation sur chaque individu? 

L’alimentation a un impact sur l’irritabilité, sur la forme. Si quelqu’un a un problème de thyroïde avec une hypothyroïdie, c’est-à-dire qu’elle ne fonctionne pas bien, au ralenti ou pas du tout, il doit se faire opérer ou il est contraint de suivre un traitement. C’est le moteur de l’organisme. Il faut aller chercher des aliments qui présentent des enzymes, des molécules qui vont stimuler cette thyroïde pour la faire travailler un peu plus. Le conseil est d’éviter de manger des aliments qui la ralentissent. Cela fonctionne aussi pour le sommeil, la dépression. La facilité est de donner des médicaments mais cela n’est pas la meilleure solution. Tous les phénomènes inflammatoires, les problèmes de dépression, les problèmes de sommeil sont expliqués par un manque de quelque chose. Ce quelque chose peut être trouvé dans l’alimentation. Il faut donc trouver le bon aliment en fonction de ce que la personne présente.

– Que faut-il faire pour être en forme ? 

Pour être en forme, pour de la prise de poids, de la perte de poids, de la stabilisation, de l’optimisation, de la performance intellectuelle ou physique, il faut que la glycémie soit stable par le rééquilibrage alimentaire. Dans ce cas, la plupart des hormones fonctionnent correctement. Donc il n’y a pas de montée de sucre qui provoque ensuite une descente de sucre un peu toute la journée. Il est important de stabiliser cette glycémie. Toutes les hormones fonctionnent les unes avec les autres. C’est comme une usine.

– Chaque repas doit être réfléchi en fait ? 

C’est ça ! C’est pour cette raison que cela prend beaucoup de temps. Mais le résultat est extraordinaire.

– La provenance des aliments a aussi un impact ? 

Oui d’ailleurs le bio est très bien. Il faut gérer le budget lié aux prix des produits bio mais c’est une bonne solution. Il faut éviter les plats préparés avec leurs conservateurs. C’est prouvé scientifiquement. Pout le bio, on peut aussi trouver des aliments pas chers et très sains pour se nourrir convenablement. L’alimentation a un impact sur les cancers et sur de nombreuses pathologies.

Et puis il y a ce qui est à la mode, le sans gluten, le vegan… c’est très commercial. Le sportif qui est vegan va être en carence de vitamines B12, de fer… Cela ne fait pas bon ménage avec l’optimisation de performance. Les nouveautés ne sont pas toujours bonnes. Dès que l’on supprime quelque chose, il y a un impact sur notre corps. Notre corps a besoin de tout. En revanche, dans des quantités bien limitées et bien ordonnées en fonction de son poids et de nos objectifs.

– Il y a une culpabilité concernant la consommation des produits laitiers. Beaucoup affirment qu’ils sont nuisibles au métabolisme. 

Il existe une culpabilisation sur les produits laitiers et sur le gluten. On nous dit de ne pas boire de lait, de ne pas manger de yaourt au lait de vache. La différence entre le lait de vache et le lait de brebis ou de chèvre, c’est la digestion. L’absorption n’est pas la même et le délai de digestion n’est pas le même. Rien n’empêche d’en manger, mais on va rajouter des aliments derrière et la digestion va être plus longue. Le lactose et le lait ne sont pas des poisons. C’est une erreur de le dire. C’est comme le gluten. Quand on est allergique au gluten, il faut un bilan personnel. Quand on arrête le gluten, c’est pire. Lorsque l’on arrête des aliments, on arrête la stimulation de certaines enzymes. Et on peut devenir intolérant lorsque l’on arrête certains aliments car notre organisme n’est plus stimulé. C’est toujours le surplus qui n’est pas bon. Il faut prendre de tout sans en abuser.

– En quoi votre méthode diffère-t-elle des autres ?

Dans ma méthode, on va perdre du poids, cela va prendre plus de temps que dans certains régimes, mais cela va être durable. Et on ne reprend pas de poids. Il faut apprendre à manger. On ne nous apprend pas à manger. Parfois je dis aux gens de grignoter, mais pas n’importe comment, avec une collation. Les gens ne prennent pas de collation parce qu’ils pensent que cela fait grossir. Mais cela peut aussi faire vivre l’insuline, de rétablir la glycémie, de faire travailler la thyroïde et le métabolisme. Et c’est réconfortant psychologiquement parce que l’on peut manger du chocolat à 16h. Les gens peuvent manger régulièrement avec des quantités adaptées en fonction de ce qu’ils font et de leur activité sportive, on rajoute des collations.

– L’alimentation peut aussi permettre d’éviter des blessures ? 

Il y a des aliments qui peuvent être acides et basiques. Il faut mettre autant d’aliments acides que basiques dans son alimentation. Les sportifs consomment souvent davantage de protéines. C’est une erreur de penser que plus on consomme de protéines, plus on va être fort. Mais plus je prends des protéines, plus j’encrasse mes reins. Le milieu où baignent les cellules devient acide. Cela crée des inflammations et il est impossible d’optimiser ses performances. L’important est de trouver un bon équilibre entre aliments acides et basiques en fonction de chacun. Il est essentiel d’intégrer ces conseils tout au long d’une préparation et non quelques jours avant. Si l’athlète a les bonnes quantités, il ne devrait pas se blesser. Sauf s’il surcharge son entraînement. Il faut également s’hydrater car les cellules ont besoin d’eau pour évoluer.

– Vous proposez des programmes alimentaires en fonction de l’objectif sportif.   

Il faut préparer ses réserves de sucres. Cela se traduit pas des semaines de préparation ciblée. Je propose des fiches adaptées à l’objectif sportif en fonction du profil et de l’activité sportive. Le livre répond à plusieurs objectifs avec un souci de clarté et d’exhaustivité.

– Il y a aussi une différence entre homme et femme? 

Oui parce que le système hormonal ne fonctionne pas pareil entre une femme et un homme. L’âge est aussi un élément important. Les problèmes de ménopause et de rétention d’eau interviennent. Mais chacun possède un profil métabolique et hormonal. Personne ne peut consommer la même quantité de protéines, de graisses et de sucres pour être en forme. C’est pour cette raison que cela se calcule. Le diététicien va proposer une analyse commune pour chaque personne, qu’elle pèse 50 ou 60 kilos. Cela n’est pas adapté. Et je trouve cela très regrettable et souvent inefficace. .

– Il y a beaucoup de profils très différents ?   

Il y a autant de profils que d’individus. Je n’ai jamais le même profil en face de moi quand je reçois un patient à Paris. Parfois cela ne diffère pas beaucoup mais cela n’est pas pareil. Cela peut différer de 10 grammes de protéines, 5 grammes de sucre et 3 grammes de lipides. Mais personne n’a le même chiffre. J’ai aussi 90% de personnes qui sont en hypothyroïdie. Donc leur métabolisme tourne au ralenti. Le chiffre idéal est de 1,6. Si quelqu’un n’a pas de pathologie, il peut avoir une thyroïde au ralenti. Qu’il soit sportif ou non, je vais lui proposer un aliment en fonction aussi de son système hormonal. Il y a un gros degré de précision. Je m’adapte à chacun et non le contraire en fonction du fonctionnement du système hormonal.

– Quel est le grand message du livre ? 

Le grand message est que le rééquilibrage alimentaire est l’antagoniste du régime alimentaire. Pour bien vivre, pour optimiser ses performances intellectuelles, physiques, il faut manger de tout et se faire plaisir sans frustration ni contraintes. Il n’est pas nécessaire de supprimer un aliment. Il n’y a pas d’aliment nuisible. C’est en fonction de chacun et de la dose. Certaines personnes auront besoin de plus d’aliments basiques ou acides parce qu’ils n’ont pas la même activité, pas le même métabolisme et le même objectif.

– Il y a des témoignages très divers ?

Oui, pour comprendre que la méthode touche tout le monde : des sportifs, des cadres, des comédiens…

Pour en savoir plus : 

Rééquilibrage Alimentaire

Bénédicte Le Panse

Editions Amphora

 

Bénédicte LE PANSE

Bénédicte LE PANSE

Athlète de haut niveau depuis 20 ans en Force Athlétique, Bénédicte LE PANSE est aussi docteur en physiologie. Forte d’une expérience de 20 ans sur « la perte de poids » dans sa discipline, elle met son savoir théorique et pratique au service de nombreux athlètes de haut niveau ainsi que de bon nombre de VIP.