Le ramadan et l’activité physique

Le ramadan concerne les musulmans, soit 1,5 milliards de personnes dans le monde, dont de nombreux sportifs. Qu’est-ce que le ramadan ? Est-il dangereux de faire du sport en faisant le ramadan ? Quelles précautions faut-il prendre ?

Qu’est-ce que le ramadan ?

Le ramadan correspond à une période consacrée au recueillement d’une durée d’un mois sur le calendrier arabe.
Le jeûne pratiqué durant cette période s’appelle le saoum. C’est l’occasion de partager la situation des pauvres.
Quatrième pilier de l’Islam{{1}}, le saoum est une obligation pour les musulmans à partir de la puberté.

Contraintes et bienfaits

Le saoum consiste à s’abstenir de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles, de l’aube jusqu’au coucher du soleil. Le Coran précise que le jeûne doit être considéré comme un bienfait et non comme une contrainte. D’un point de vue médical, les bienfaits du jeûne ont été mis en évidence par plusieurs études scientifiques. En effet, dans les pays développés, l’alimentation est souvent abondante, déséquilibrée et trop riche pour la santé. Celle-ci serait un facteur aggravant voire déclenchant de l’obésité, de maladies cardiovasculaires voire de cancers. Cependant, le jeûne peut être dangereux pour les personnes âgées ou malades et pour les jeunes enfants. Le Coran prévoit des adaptations pour ces personnes. L’abstention de boire et de manger est aussi difficile à supporter pour les travailleurs de force. Les sportifs en souffrent également  car l’activité physique accroît les besoins hydriques et alimentaires.

Effets sur l’organisme

Le saoum provoque plusieurs effets sur l’organisme :

  • Sur la glycémie. Hors période de jeûne, l’insuline{{2}} est libérée en quantité bien plus importante que le glucagon{{3}}. Ce rapport s’inverse rapidement au cours du jeûne. Ceci est la conséquence d’hypoglycémies qui accompagnent la sensation de faim.
  • Sur l’hydratation : l’absence d’apport d’eau est compensée par l’organisme qui va concentrer les urines et la transpiration et déshydrater les sels pour économiser l’eau. Mais cette adaptation a des limites qui sont rapidement atteintes en cas d’efforts physiques ou de fortes chaleurs.
  • Sur le sommeil : les horaires des repas et de la digestion perturbent le sommeil. Ce dernier devient court et fractionné au détriment des performances intellectuelles et physiques.

D’autres effets physiologiques ont été mis en évidence dont la mobilisation et l’utilisation des réserves de graisse par l’organisme.

Risques

Pour les sportifs, les risques dus au manque d’eau et de nourriture sont :

  • L’hypoglycémie, qui peut entraîner des accidents par perte de connaissance.
  • Le coup de chaleur ou hyperthermie maligne.

Quelques précautions

Il s’agit d’éviter les risques cités plus haut. Pour cela, il faudra veiller à :

  • Ménager ses efforts, surtout la première semaine.
  • S’entraîner tôt le matin ou tard le soir, pour éviter de s’exposer à la chaleur.
  • Augmenter les phases de récupération entre les efforts et entre les séances.

Ceci amène à accepter que les performances sportives et la charge d’entraînement soient nettement diminuées durant cette période.

Conclusion

En général, le jeûne du ramadan est bien supporté par les personnes en bonne santé.
Activité physique et ramadan ne sont pas incompatibles à condition de prendre quelques précautions :

  • S’hydrater dès la rupture du jeûne et juste avant sa reprise.
  • Éviter les excès de sucreries, de sodas et de graisse.
  • Manger des féculents au cours du repas qui précède l’aube.
  • Adopter une alimentation équilibrée.

Références :

Abid, L. Ramadan et santé. santétropicale.com. 2003.
Bangré, H. Cameroun-Sénégal : football et ramadan font bon ménage. afrik.com. 2005.

[[1]]Piliers de l’Islam : devoirs incontournables que tout musulman doit appliquer.[[1]]
[[2]]Insuline : hormone hypoglycémiante sécrétée par le pancréas. L’insuline rend certaines cellules (foie, muscles, tissu adipeux) perméables au glucose sanguin. Cette hormone stimule :
– la synthèse de glycogène ;
– la synthèse de lipides dans les tissus adipeux.
[[3]]Glucagon : hormone antagoniste de l’insuline, donc hyperglycémiante. Le glucagon est également sécrété par le pancréas.[[3]]

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