Quant au temps mort, il a justement la première fonction, pour l’entraineur qui l’a demandé, de rappeler tout cela. C’est une situation assez fréquente. Nous avons déjà vu cela dans une finale des Jeux Olympiques où, dans les 5 dernières secondes, un judoka français voit l’affichage où il est donné vainqueur, se déconcentre de l’action en cours et se relâche, en parfaite inconscience. Son adversaire, qui est resté concentré, sent ce relâchement et gagne par ippon à la dernière seconde.

Nous avons aussi vu cela en snowboard cross, où l’un des athlètes que nous accompagnions, n’a pas compris pourquoi, dans une épreuve de sélection olympique des Jeux Olympiques d’hiver, avec 100 mètres d’avance et se voyant vainqueur, il a explosé à 20 mètres de la ligne, à pleine vitesse (à 100km/h). Le relâchement inconscient dû à la déconcentration lui a été fatal.

Nous avons enfin vu cela aussi en finale de BMX à Tokyo, où Joris Daudet se dit qu’il va assurer la médaille de bronze et tombe dans le dernier virage où « personne ne tombe jamais ».

Dans tous ces cas, l’athlète a fait l’erreur de quitter la zone de concentration sur « l’Agir » parce qu’il avait inconsciemment (ou consciemment) « gagné avant d’avoir gagné » et a perdu le contrôle de ses sensations pour cette raison. Le grand chercheur spécialiste du cerveau, Stanislas Dehaene, explique dans Le code de la conscience, que dans les prises de décision, « 90 à 95% sont de nature inconsciente » et « qu’elles n’accèdent pas forcément à la conscience. » Voilà pourquoi nous recommandons à nos athlètes de rester concentrés sur « l’Action » bien au-delà de la ligne d’arrivée.