SAINTÉLYON : Une nuit magique ! – Paroles d’experts : Michel Delore

Michel DELORE, auteur de Running – Du jogging au marathon, vous propose une série de trois articles consacrés à la Saintélyon. Troisième étape : Bien préparer et gérer sa course. 

Toutes celles et ceux qui ont terminé la Saintélyon sont unanimes : la nuit était magique. Mais pour certains elle fut héroïque… S’élancer pour un raid nocturne de 70 kilomètres ne s’improvise pas.

Outre un entraînement spécifique (débutants s’abstenir !), la conduite à tenir la semaine avant l’épreuve, la veille au soir et au cours de celle-ci nécessite quelques connaissances techniques.

Durant la semaine il importe de ne pas accumuler des retards de sommeil : dormez 8 heures par nuit et effectuez une petite sieste en milieu de journée. L’alimentation est la même que pour un marathon ou un trail long avec de bonnes rations de sucres lents à partir du jeudi midi. Vendredi et samedi évitez la viande, les sauces, les glaces, les alcools. Le samedi matin tâchez de faire la grasse matinée. L’après-midi allez retirer votre dossard entre 16 heures et 18 heures et savourez votre ultime ration de sucres lents, des pâtes « al dente », par exemple, celles-ci se transformant mieux en réserves de glucides.

À moins d’être transporté par un véhicule ami, privilégiez le bus mis à votre disposition par les organisateurs : le trajet ne dure que 50 minutes. Attention : les organisateurs ne prévoient pas de bus pour le retour vers la ville de départ, ou alors prenez le train (gare Sncf proche de l’arrivée à Lyon). À partir de là, le compte à rebours est déclenché : les participants patientent à partir de 20 h-21 h dans les vastes salles du Parcexpo, certains étendus à même le sol (prévoir un tapis de sol, par exemple).

Ne vous gavez pas de thé ou de café : le buffet est bien garni en boissons chaudes, mais le froid de la nuit les rend très diurétiques, vous contraignant à de multiples arrêts. Vers 22 heures mangez une portion de gâteau diététique cuit à la maison par vos soins ou choisissez quelques tranches de pain d’épices spécialement conçu pour le sport.

Vers 23 h 30, malgré les nombreux sas installés en fonction du chrono final espéré, vous allez piétiner au moins 15 à 20 minutes. En matière de vêtements, l’idéal est de porter un blouson léger ou un coupe-vent que vous ôterez 5 minutes avant le départ (à 0 heure précise) pour le ranger dans votre (mini) sac à dos ou l’attacher autour de la taille (vous serez sûrement obligé de l’enfiler à nouveau une fois arrivé sur les hauteurs) : il fait toujours très froid à Saint-Etienne, la ville se situant à 550 mètres d’altitude au cœur du Massif central.

Partez léger ! Chaque année je vois des coureurs prendre le départ chargés comme s’ils allaient effectuer l’ascension du Makalu : trop de vêtements et de boissons. Au bout d’un quart d’heure de course, on les voit s’arrêter sur le bord de la route afin d’enlever une épaisseur de trop : ils sont déjà en train de transpirer abondamment et il reste 68 kilomètres à parcourir.

Les ravitaillements sont au nombre de cinq, certains avec du potage.

Les gels peuvent se révéler indigestes sur un parcours aussi long et dans les conditions hivernales : alternez-les avec des pâtes de fruits et des comprimés de dextrose + arnica (à acheter en pharmacie). L’arnica, produit non dopant, combat efficacement les crampes et autres douleurs musculaires.

Entre chaque ravitaillement (environ 15 kilomètres entre chacun d’entre eux), hydratez-vous avec votre réserve personnelle de boisson et n’oubliez pas de refaire le plein si nécessaire.

Ultime détail et non le moindre, votre frontale : économisez la batterie en ne l’allumant pas dans les passages bénéficiant de l’éclairage public (c’est le cas des 7 premiers kilomètres et des traversées de village, outre l’arrivée dans la banlieue lyonnaise).

Vous voilà paré pour la grande aventure, fixez-vous comme objectif de terminer, sauf grosse blessure. Les personnes qui abandonnent pour de petites crampes, une hypoglycémie ou un point de côté prennent une mauvaise habitude. En procédant ainsi, ils ne finiront jamais aucune épreuve de fond. Apercevoir les lumières de la capitale des Gaules dans le car-balais et non en courant (ou marchant), vous le regretterez toute votre vie !

Pour en savoir plus : 

Michel Delore

Running – Du jogging au marathon

Editions Amphora

A834

 

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