Quelle activité physique choisir avec une prothèse de hanche ?

La pose d’une prothèse de hanche consiste à substituer l’articulation de la hanche par une prothèse. Cette intervention était autrefois pratiquée en dernier recours, le plus tard possible, car la durée de vie de la prothèse de hanche était incertaine. Avec les progrès réalisés, les prothèses ont une durée de vie d’environ 20 ans et permettent une pose anticipée, au profit du confort de vie du patient.

Chaque année, en France, on pose environ 100 000 prothèses de hanche{{1}}.

La prothèse de hanche est proposée à des patients de plus en plus jeunes afin de privilégier leur qualité de vie. Ces patients sont tout à fait en mesure de reprendre une activité sportive après la phase de rééducation initiale et y sont encouragés ; l’activité physique étant reconnue comme indispensable à la santé physique et psychologique. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes font du sport avec des prothèses de hanche.

La reprise de la pratique sportive dépend du type de matériau constituant la prothèse et de la qualité de l’acte chirurgical. Une rééducation s’impose afin de recouvrer une mobilité et des qualités musculaires optimales.

Quelles sont les activités conseillées et déconseillées ? Quelles sont les précautions à prendre avant d’entreprendre une activité avec une prothèse de hanche ? Quels sont les risques conduisant à la pose d’une prothèse de hanche et comment les limiter ?

Le choix de l’activité physique ou sportive est déterminant

Le choix d’une activité peut conditionner la longévité de la prothèse : une activité physique inadaptée peut en augmenter l’usure prématurément.

Les sports générant des impacts répétés sont déconseillés (la course à pied prolongée), ainsi que les sports de contact comme le rugby par exemple. Il est important de tenir compte de votre mode de vie antérieur à la pose de prothèse. Si vous étiez sportif, certains sports seront tolérés car vous en avez l’expérience ; si vous étiez sédentaire, ils peuvent vous être déconseillés. C’est le cas par exemple du tennis et du ski, autorisés chez le sportif, et non recommandés chez le sédentaire.

Voici une liste des pratiques selon les recommandations de la Knee Society Survey, 1999 et Mayo clinic.

  • Les sports recommandés : golf, natation, vélo, vélo d’appartement, marche, danse de salon, voile, plongée et gym douce d’entretien.
  • Les sports recommandés si la personne est expérimentée : marche athlétique, randonnées, patin à glace, tennis en simple et en double, aérobic, ski de fond, ski alpin et aviron.
  • Les sports déconseillés : basket-ball, football, gymnastique sportive, handball, base-ball, hockey, rugby, jogging, squash, escalade, volley-ball, musculation sur machine et les arts martiaux (judo, karaté…).

Précautions à prendre

Le chirurgien qui vous a opéré est le seul qui puisse vous conseiller en fonction de la technique qu’il a utilisée, de la nature des implants mis en place, de vos capacités physiques et sportives antérieures, et de vos desiderata.

Par ailleurs, il est recommandé d’attendre environ 3 à 6 mois après votre opération avant de reprendre une activité physique et sportive et de le faire très progressivement.

Pour ne pas trop solliciter votre prothèse de hanche et éviter une usure rapide et, dans le pire des cas, un descellement, une luxation ou une fracture de l’implant, évitez tout risque de chocs violents et répétés, les mouvements forcés et de trop grandes amplitudes. Et, bien sûr, privilégiez les activités hors compétition.

Les risques conduisant à la pose d’une prothèse de hanche

Il existe plusieurs causes conduisant à la pose d’une prothèse de hanche : un traumatisme de la hanche, l’usure du cartilage et une fracture du col du fémur.

Les fractures du col du fémur apparaissent majoritairement après 60 ans (50 000 personnes par an sont concernées en France) et elles sont liées à un traumatisme (chute pour la majorité). Si l’os se casse si facilement, c’est souvent à cause de l’ostéoporose.

La pratique d’une activité physique et sportive agit en prévention et à titre curatif de l’ostéoporose. Elle permet en effet de densifier et de renforcer les os en augmentant la masseuse osseuse et donc de limiter le développement de l’ostéoporose. Au début de l’ostéoporose, l’activité physique va permettre d’entretenir la masse osseuse et de diminuer sa régression.

Les activités conseillées contre l’ostéoporose sont celles qui demandent au squelette de résister à des contraintes plus importantes qu’à l’habitude mais sans excès (musculation) et les activités à « chocs » (course à pied, activités avec sauts : basket, athlétisme, volley, trampoline…).

Autre cause fréquente conduisant à la pose de prothèses de hanche : les chutes. En France, d’après une étude de l’Institut de Veille Sanitaire, les chutes représentent, chez les plus de 65 ans, 80 % des accidents de la vie courante. D’après cette même étude, un tiers des plus de 65 ans et 50 % des plus de 85 ans font au moins une chute par an.

Le programme PIED, de la fédération française EPMM, propose aux personnes âgées des ateliers « équilibre » de prévention des chutes reposant en grande partie sur l’activité physique. Ils visent le maintien d’un bon équilibre musculaire et de la condition physique générale.

[[1]]Haute Autorité de la Santé « Évaluation des prothèses de hanche », septembre 2007.[[1]]

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