Le cas de Simone Biles, brillante gymnaste américaine qui avait abandonné le cours de la compétition aux Jeux Olympiques de Tokyo pour « se protéger mentalement », nous avait beaucoup interrogé, même si quelques excès dans la charge de travail demandée aux gymnastes ont régulièrement défrayé la chronique des JO.

Dans son édition du 8 juillet, Nice-Matin proposait un très bel article sur Pauline Ferrand-Prévot : « Pauline, en quête d’or sur la colline », avant sa course en VTT olympique. « Quoiqu’il arrive, l’histoire sera belle. Je n’ai pas cette pression d’absolument gagner mais surtout de se dire : tu as tout fait pour arriver là où tu es aujourd’hui. » Magnifique « croyance » sur soi dont devraient s’inspirer beaucoup de prétendants acharnés aux médailles d’or olympiques. A trop vouloir chercher l’or, ils se retrouvent « blessés » au pied du mur olympique.

Mon propos d’aujourd’hui n’est pas exactement là, car le journaliste explique aussitôt que le « tout » de son propos est la prépondérance du mental : « J’ai adoré quand Simone Biles décrit ce qu’elle avait vécu mentalement. J’ai aussi pris conscience que savoir gérer la douleur, c’est quelque chose de très puissant… une sorte de méditation. » Pauline précise qu’elle est suivie par un psychiatre et une psychothérapeute, deux personnes ayant reçu une formation médicale. En tant que préparateur mental de l’équipe de France de natation (Jeux Olympiques de Sydney, 2000), nous avons entendu tous les nageurs olympiques nous expliquer qu’ils ne se sentaient pas prêts s‘ils ne ressentaient pas des douleurs partout dans le corps. Cette course à la douleur nous avait surpris et nous n’avons pu que les aider à y associer le plaisir le plus intense. Mais au-delà, nous entrions dans un champ de connaissances inconnu.