Dans ce schéma, inspiré des travaux de chercheurs sur les champs d’attention, apparaissent « nos 4 modes SESA de concentration » que nous avons présenté dans un précédent billet, qui possèdent une particularité essentielle : on ne peut être concentré efficacement, totalement que dans un mode à la fois : « On ne peut pas faire deux choses à la fois » dit la sagesse populaire. Ou plutôt si, on le peut, mais il y a aura obligatoirement un secteur de concentration qui sera mis en automatique donc flou, pas géré et possiblement promoteur d’erreurs. Le cerveau est ainsi fait, explique Stanislas Dehaene, grand spécialiste du cerveau : « Il existe un système central dans le cerveau, très haut dans la hiérarchie des aires cérébrales, dont la capacité limitée ne parvient à traiter qu’un type d’information à la fois. C’est comme un goulot d’étranglement. Si vous êtes en train de traiter une information et que je vous en présente une autre, vous allez soit la différer massivement, soit ne pas la voir du tout. »

Ce qu’explique Bowman à propos de Léon Marchand, c’est l’importance de choisir de se concentrer à fond sur une seule chose à la fois et dans le cas de nos athlètes, sur « l’Agir », c’est à-dire leur action en cours. La foule peut être perçue comme une vague, oui, mais en toile de fond

Les volleyeurs ne s’y sont pas trompés : « On est restés hyper concentrés sur chaque point parce qu’on voulait les éteindre », décrit le central Barthélémy Chinenyeze au soir de la victoire en demi-finales contre les champions du monde italiens. « En finale, on va faire comme ce match, en se concentrant sur nous et prendre du plaisir. » Voilà un programme de gagnant !