– Quel est l’influence des entraîneurs de l’Équipe de France et surtout du sélectionneur Philippe Saint-André dans le parcours des Bleus ?
L’entraineur est un catalyseur d’énergie, un leader charismatique qui emmène avec lui le staff, l’équipe, le peuple vers la victoire. On semble assez loin de cette dynamique en ce moment vu de l’extérieur mais on ne sait pas comment vit le groupe à l’intérieur…
– Comment mettre en place une tactique lisible pour les joueurs et les faire adhérer à cette stratégie ?
Il faut que ce soit clair dans la tête du sélectionneur et du staff avant de l’être dans celles des joueurs. L’idéal étant d’avoir associé les leaders du groupe comme Thierry Dusautoir ou Pascal Papé à la rédaction du projet de jeu pour qu’il y ait adhésion du groupe et que les leaders en soient les relais dynamiques et convaincus auprès de l’ensemble de l’équipe.
– Pourquoi alors le jeu de l’Équipe de France est-il si brouillon depuis 4 ans ?
Parce que le projet n’est pas clair, que les joueurs ne sont pas assez mis à disposition du staff par les clubs et que l’équipe de France n’est pas la priorité du rugby français.
– Les observateurs extérieurs critiquent les changements permanents de joueurs depuis plusieurs années et le manque de stabilité du XV de France. Est-ce un moyen de garder sous pression les joueurs pour atteindre une performance ou est-ce contre-productif ?
Les joueurs français ne sont pas au niveau des joueurs des nations majeures en terme de maîtrise de leurs postes. Prenons l’exemple du poste de demi d’ouverture : on a le choix entre un joueur bon dans l’animation offensive mais faible dans l’occupation au pied, ou bon dans le jeu au pied mais qui joue trop loin de la défense adverse, ou encore qui est bon dans les deux registres mais qui défend mal individuellement. On pourrait prendre les postes un par un et faire ce constat d’une lacune grave pour chacun : un talonneur excellent dans le jeu qui ne sait pas lancer en touche, un huit très perforant en difficulté pour faire vivre son ballon, etc… Philippe Saint-André fait jouer les joueurs disponibles et en forme du moment pour assumer les matchs internationaux. Que peut-il faire d’autre ?
– Un entraîneur peut-il imposer un style de jeu ?
Imposer non, partager oui. Il part des qualités et de la culture du groupe et s’y adapte. Les projets de jeu contre-culture ne sont pas viables. Par contre, une équipe de haut-niveau doit pouvoir changer de style sur un tournoi ou sur une période du match.
– Le French Flair existe-il encore ?
Le french-flair est une invention des anglais pour nous faire croire qu’on est bons… Ça nous a suffit pendant des années. Avec des relances du bout du monde comme en 1987 face à l’Australie en Coupe du Monde ou en 1994 dans Tournoi des V Nations en Angleterre et grâce à quelques exploits retentissants en Coupe du Monde face à la Nouvelle Zélande en 1999 et en 2007, on a réussi à faire illusion voire à être craints par tout le monde. Pendant ce temps, les autres nations ont beaucoup travaillé et progressé …. sans nous. Je crois que l’écart s’est creusé entre le top niveau mondial et le XV de France. Il n’y a qu’à mesurer les progrès des Argentins, ou des nations qu’on qualifie de petites comme le Japon qui a remporté une victoire historique face à l’Afrique du Sud »
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