Plusieurs dizaines de villes françaises organisent maintenant des trails urbains, une formule de compétition en ville imaginée pour la première fois à Lyon. Le site de la ville est spectaculaire avec trois collines, deux fleuves, des lacs, quarante ponts, plusieurs tunnels (dont un de deux kilomètres réservé aux modes doux, vélos et piétons).
Les organisateurs (Extra, qui gère aussi la Saintélyon) poussent le zèle jusqu’à faire descendre les coureurs au niveau moins trois d’un parking souterrain, en plus du labyrinthe des « traboules » (allées d’immeubles anciens reliant deux rues), à monter et descendre des centaines de marches d’escaliers, à traverser des théâtres romains, à descendre sur une pelouse verdoyante jadis piste de ski sur sol en plastique, à emprunter de vieilles rues pavées, sans oublier dès le départ un autre tunnel de 800 mètres de long à forte pente (autrefois utilisé par un funiculaire)… Et cerise sur le gâteau, vous achevez votre héroïque périple avec une arrivée triomphale dans la cour d’honneur de l’Hôtel de ville du XVIII siècle !
Malgré le dédain de certains puristes pour qui « pas de trail hors de la nature », l’Urban trail a vite enregistré un formidable succès avec plus de 10 000 participants en avril sur trois distances accessibles aux compétiteurs comme aux randonneurs. Et comme on ne change pas une formule qui gagne, Extra propose aussi un trail urbain nocturne en novembre avec déjà 5000 participants munis de frontales
Les avis sont unanimes : « Nous avons découvert notre ville sous un jour que nous n’imaginions pas, rien à voir avec ce que décrivent les guides touristiques vendus en librairie ! »
Le trail urbain a conquis d’autres cités : quelle est celle qui ne compte pas de petites ruelles pittoresques, des monuments célèbres, de l’escalade de Notre Dame de la Garde à Marseille à l’ascension du premier étage de la Tour Eiffel, outre d’anciennes galeries de mines ou des chemins de halage habituellement chasse gardée des pêcheurs à la ligne ?
DÉBUTANTS SOYEZ PRUDENTS !
Les organisateurs s’intéressent à toutes les clientèles, avec pour les néophytes un ou deux parcours de faible kilométrage, à l’intention des futurs accros du chrono comme aux contemplatifs.
POUR TOUTES ET TOUS VOICI QUELQUES PISTES POUR L’ENTRAINEMENT :
* Être capable de courir à l’aise sur route un 10 km et un semi-marathon.
* Prendre part à de petites courses tout terrain (en banlieue ou en nature) sur 10 à 15 km, avec reliefs et sols variés.
* Aller reconnaître le parcours choisi (si vous habitez dans la région), et y effectuer quelques entraînements.
* Pratiquer le gainage (abdos principalement).
* Effectuer des séries de flexions de jambes rapides (5 x 10 au début, de 15 à 20 plus tard).
* « Avaler » des dizaines de marches d’escaliers, soit en ville (s’il y en a près de chez vous), soit à l’intérieur de votre immeuble (au préalable prévenez le gardien, sinon à force de vous voir monter et descendre sans arrêt les marches, il risque d’appeler l’asile psychiatrique le plus proche).
* Arriver à descendre rapidement des dizaines de marches sans tomber (prudence en cas de mauvaise vue) : en trail urbain, descendre de longs escaliers est le plus dur, d’autant que les pieds tapent sur un sol dur comme en marathon.
* Du fractionné en côte : à vous de choisir selon votre forme, de 5 à 15 fois 100 à 200 mètres (course si la pente est faible, marche si elle s’avère trop forte, ce qui est souvent le cas dans le trail urbain).
Dans tous les cas, l’utilisation du cardio-fréquencemètre est recommandée : les pulsations aussi vont s’élever très haut !
Pour en savoir plus :
Michel DELORE
Running – Du jogging au marathon
