Ce n’est pas parce que vous êtes enceinte que vous devez rester sédentaire, au contraire ! Si votre entourage vous a conseillé de garder le repos absolu alors que votre grossesse se déroule normalement, sachez que ces consignes sont désormais largement contredites par les autorités médicales : l’inactivité est néfaste, vive l’activité physique !
Les risques de la sédentarité pour une femme enceinte
Pour vous en convaincre, sachez qu’en restant sédentaire, vous vous exposez aux risques suivants :
– accentuation de l’essoufflement, perte musculaire, perte de souplesse et d’agilité ;
– fatigue accrue ;
– prise de poids importante en fin de grossesse ;
– développement d’un diabète gestationnel, hypertension, toxémie gravidique (hypertension artérielle associée à la présence d’albumines dans les urines), mal de dos ;
– suites de l’accouchement plus difficiles.
Et les bénéfices d’une activité physique sont réelles
pour vous
– vous améliorez votre capacité aérobie (ou vous la maintenez si vous êtes déjà sportive), c’est-à-dire votre capacité à ne pas vous essouffler à l’effort ;
– vous supportez mieux votre poids car vous entretenez votre masse musculaire ;
– vous conservez votre souplesse ;
– vous améliorez l’oxygénation du placenta ;
– vous limitez votre rétention d’eau ;
– vous retrouvez votre poids d’équilibre plus facilement ;
– vous récupérez plus vite après l’accouchement.
Concernant l’accouchement lui-même, le seul fait d’avoir été active pendant votre grossesse ne garantit pas que votre accouchement en sera facilité : celui-ci dépend en effet d’une multitude de facteurs sur lesquels votre niveau d’activité n’a aucune prise (facteurs morphologiques par exemple).
et pour votre bébé
Il aura plus de chances d’avoir :
– une meilleure résistance au stress au moment de sa naissance ;
– un pourcentage de graisse moins élevé jusqu’à 5 ans ;
– des habilités motrices un peu supérieures à la norme à un an :
– de meilleures performances intellectuelles à 5 ans.
Pourquoi l’effort est plus difficile ?
Votre bébé consomme une part de votre énergie, votre corps est plus lourd et votre rythme cardiaque plus rapide qu’en temps normal. À partir du second semestre, le fœtus appuie sur votre diaphragme et peut gêner votre respiration : voilà pourquoi vous fatiguez plus vite et faire de l’exercice enceinte vous semble plus difficile !
Restez raisonnable !
Il va de soi qu’il ne s’agit pas de réaliser des performances sportives mais simplement de se maintenir en bonne condition physique. Modérez vos efforts, espacez vos séances d’activité, n’allez jamais jusqu’à l’épuisement. Si vous êtes sportive de haut niveau, il serait sage de mettre la compétition entre parenthèses le temps de la grossesse.
Prenez garde également à ne pas chuter ou recevoir des coups : ce n’est pas si évident quand le volume de votre ventre vous fait perdre le sens de la coordination et de l’équilibre !
Autre précaution : pendant le dernier trimestre de votre grossesse, votre système hormonal prépare votre corps à l’accouchement en relâchant les articulations. Celles-ci sont donc fragilisées et il convient d’éviter les mouvements impliquant une extension marquée ou un risque d’entorse (randonnée en terrain accidenté…), de soulever des poids trop lourds, etc.
Enfin, une évidence : hydratez-vous et respirez profondément, comme il est conseillé lors de n’importe quelle activité physique !
Quels sports vous sont recommandés ?
La marche tout au long de la grossesse ainsi que la natation. Cette dernière a l’immense mérite de vous faire oublier votre poids, d’être particulièrement relaxante et d’éviter toute douleur articulaire. Des séances de gymnastique douce, parfois associées à une préparation à l’accouchement sont proposées via les cliniques, hôpitaux ou services municipaux. Le yoga reste un grand classique, à pratiquer avec prudence ; tous les types de pratiques n’étant pas adaptés à votre état de grossesse. Le vélo est réservé au début de la grossesse, un ventre volumineux présentant une gêne et donc un danger en fin de grossesse : mieux vaut vous rabattre alors sur du vélo stationnaire.
Il va sans dire que les sports vous exposant à des coups ou des chutes sont proscrits : judo, karaté, équitation, ski, sports de balle…
Assurez-vous auprès de votre médecin que le déroulement de votre grossesse est compatible avec l’activité physique et demandez-lui de vous conseiller une activité avant de vous engager.
Source : livret « Active pour la vie, activité physique et grossesse », édité par KinoQuébec, 2009.