L’eau n’est pas notre milieu habituel, c’est un milieu qui nous est hostile.
Dans l’eau, on ne peut pas être en sécurité et, à plus forte raison, on ne peut pas s’y déplacer sans comprendre ni maîtriser la façon dont nous devons nous y prendre pour respirer !
La respiration se compose de deux phases : une phase d’expiration et une phase d’inspiration.
Dans l’eau, on n’utilise que la bouche pour expirer et inspirer. On garde seulement une légère surpression naturelle dans le nez pour ne pas avoir d’eau qui y entre !
La respiration dans l’eau se compose :
- d’une expiration active, qui se fait par la bouche et surtout pas par le nez ;
- d’une inspiration passive, qui se fait exclusivement par la bouche qui s’enchaîne à l’expiration ; pour bien inspirer, il faut d’abord bien souffler dans l’eau ;
- une phase de blocage respiratoire, plus ou moins longue suivant les cas ;
À noter qu’il faut ouvrir les yeux dans l’eau.
On peut apprendre à maitriser la respiration aquatique à la maison avant de le faire à la piscine :
- à la maison, d’abord dans le lavabo puis dans la baignoire ;
- à la piscine, dans le petit bassin puis dans le grand bassin si on y a pied ou accroché au bord ;
- il faut, après avoir fait une expiration active et complète dans l’eau par la bouche (faire de grosses bulles), redresser ou tourner sa tête sur le côté pour inspirer passivement et cela toujours par la bouche ;
- on remet sa tête dans l’eau et, progressivement, on reste de plus en plus longtemps en blocage respiratoire à la suite de l’inspiration ;
- il faut allonger la durée de l’expiration et raccourcir le plus possible le temps d’inspiration.
Pour préparer la respiration en crawl, il faut la pratiquer sans sortir la tête de l’eau avec une rotation sur le côté et sans bouger les épaules. On tord sa bouche tout en gardant un œil dans l’eau pour dégager le moins possible la tête hors de l’eau.
La respiration a une grande influence sur :
- la technique de nage ;
- l’équilibre et la position du corps dans l’eau ;
- la flottabilité ;
- la propulsion et la capacité à développer un bon effort musculaire ;
- l’hydrodynamique et sur les résistances à l’avancement générées par la respiration et la propulsion.
Le rythme respiratoire s’organise à la fois sur le cycle de nage et sur les différentes phases de l’action des bras :
- l’expiration se place sur le temps fort de l’action propulsive des bras ;
- l’inspiration s’enchaîne naturellement sur le temps du relâchement musculaire du retour des bras.
- le blocage respiratoire se place à la suite de l’inspiration, en crawl, en brasse et papillon ;
- en dos, il n’y a pas de blocage respiratoire car la tête est hors de l’eau tout au long de la nage. De ce fait, on peut enchaîner, sans dommage et avec beaucoup de profit, les phases expiratoires et inspiratoires. L’expiration s’enchaîne à l’inspiration sur chacune des actions propulsives de poussée de chaque bras à partir des épaules et jusqu’aux cuisses.
Il est important, pour stabiliser et équilibrer la nage, de respecter un rythme respiratoire donné et de s’y tenir tout au long de l’effort :
- en crawl, avec une respiration latérale par cycle de nage ;
- en brasse, avec une respiration frontale par cycle de nage ;
- en papillon, avec une respiration frontale un cycle de nage sur deux ou une respiration latérale par cycle ;
- en dos, avec deux respirations naturelles par cycle de nage. Une sur chaque bras, ce qui est possible et souhaitable car les voies respiratoires sont hors de l’eau.
Pour en savoir plus :
Les fondamentaux de la natation
Michel PEDROLETTI
Editions Amphora