Je m’explique : le cerveau – tous les grands chercheurs le confirment – ne peut pas faire deux choses en même temps. Ou plutôt : si, il le peut, mais une seule action sera faite automatiquement de façon très concentrée et juste (ce que j’appelle l’intuition) et les autres seront réalisées « en roue libre », sans maîtrise. On n’y peut rien, le cerveau fonctionne ainsi et c’est une forte source d’erreurs.

Durant la compétition, un athlète de très haut niveau doit rester strictement concentré sur l’action immédiate à venir (le « A »). Rien d’autre. Et ce n’est pas toujours évident.

Nos joueurs se sont laissés « distraire » et déconcentrer par les bruits de la foule (le « E » d’évaluation) qu’il est difficile d’éviter, même si cela s’apprend. Ces bruits ont déclenché des émotions inhabituelles (le « S » de Soi) qui ont très logiquement perturbé leurs automatismes de joueurs et, surtout, leurs intuitions. Bref, l’équipe a été contrainte de réfléchir (le « S » de stratégie) au lieu de produire son rugby de façon intuitive, et c’est toujours mauvais. Finalement les automatismes de l’action (le « A ») en ont subi les conséquences : nous avons bien vu les erreurs anormales commises avant-hier. Ce qu’Antoine Dupont a résumé par « si on n’élève pas notre niveau de jeu on n’ira pas loin ». Je ne suis pas d’accord : il fallait surtout se protéger au maximum du « bruit des Jeux » qui tue beaucoup d’athlètes sans qu’ils ne s’en rendent compte. Ce qu’ils ont fait finalement assez vite, vus les résultats d’hier. Espérons que les émotions « dorées » des finales n’auront pas les mêmes effets négatifs.

Mais comment faire ? On y reviendra vite.