Pratiquer la self-défense sans devenir paranoïaque – Parole d’expert : Guillaume Morel

Les premiers retours que j’ai reçus après la publication de Protegor, de plusieurs professionnels du secteur de la sécurité, ont été sur le sujet de la paranoïa : « Ce qui est bien dans ton bouquin, c’est qu’il ne rend pas les gens parano ».

Car tout le risque de la self-défense et de la sécurité personnelle est là : si se former à la self-défense signifie augmenter sa prise de conscience des risques et développer un sentiment de paranoïa, c’est alors contribuer négativement à la sécurité personnelle dans la société.

Voici un des paragraphes qui évoque la paranoïa dans Protegor :

Parano Morel Guillaume

Pour la petite histoire, il existe en Chine un proverbe intéressant sur ce sujet :

不怕贼偷,就怕贼惦记

Bu Pa Zei Tou, Jiu Pa Zei Dian Ji

On pourrait le traduire par « Je n’ai pas peur du voleur qui me vole, mais du voleur qui a envie de me voler », ou bien moins littéralement par « Ce n’est pas le vol en soi qui fait peur, mais de savoir que des gens sont en train de réfléchir à comment vous voler », ou bien plus joliment par « Les voleurs imaginaires me font plus peur que les vrais voleurs ». L’idée qui sous-tend ce proverbe est que la peur du vol potentiel est bien pire (plus insidieuse, plus néfaste) que la peur du vol réalisé, et que la peur paranoïaque ne permet pas de profiter de ses biens, de la vie. La paranoïa est une forme de torture personnelle que l’on s’inflige à soi-même.

Assurer sa sécurité personnelle et celle de ses proches, c’est donc être vigilant et rigoureux, mais pas maniaque et extrême dans son appréciation des risques encourus. À chacun de trouver son équilibre.

Pour En Savoir Plus :

Protegor – Guide Pratique de Sécurité Personnelle

Guillaume Morel

Editions Amphora

A735

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