C’est un livre complet et pédagogique que propose Catherine Ancelet aux éditions Amphora à travers son manuel « Les Fondamentaux de l’Équitation – Galops 5 à 7 ». Ce livre permet à toutes les cavalières et tous les cavaliers de préparer de manière optimale les différentes étapes de leur progression en équitation. L’objectif des Galops 5 à 7 par rapport aux précédents est simple : chaque cavalière et cavalier doit être capable d’organiser au quotidien le travail d’un cheval expérimenté. C’est le cas bien souvent des propriétaires de cheval. Rien ne s’improvise ! Cet ouvrage offre les clés de la réussite dans le passage des Galops et une connaissance très précise du cheval.
– Vous proposez chez Amphora un livre très complet sur les fondamentaux de l’Équitation. Comment avez-vous puisé toutes ces informations ?
J’ai puisé ces infos dans les anciens manuels de la Fédération Française d’Équitation parus dans les années 70. Ces manuels, je les trouvais ennuyeux ! On comprenait ce qui était écrit dans les pages de ces livres uniquement lorsque l’on savait déjà de quoi il s’agissait. J’ai voulu que mes ouvrages soient le contraire, c’est-à-dire que tout le monde puisse comprendre tout, sans nécessairement être un cavalier averti. Ça me paraît essentiel pour que ces livres pédagogiques soient utilisables par un très large public. Et bien sûr, j’ai aussi puisé une grande partie des informations dans mon expérience personnelle. Mes conseils et mon expérience permettent à chacun et chacune d’éviter de commettre les erreurs que j’ai faites moi-même.
– Votre parcours est donc à l’origine de la construction de ce livre très didactique et pédagogique sur la préparation des Galops 5 à 7 !
Effectivement, j’ai fait beaucoup de compétitions avant de passer le monitorat entre 2001 et 2002. J’ai donc reçu une formation en pédagogie, ce qui me permet d’expliquer aux autres comment faire pour réussir sans trop de difficultés. Et puis, j’avais la volonté de construire un ouvrage différent de ce qui existait, avec des photos et des encarts historiques. C’est pour cette raison que j’ai rajouté autant d’infos sur la morphologie du cheval, par exemple, pour que les gens sachent comment il fonctionne afin d’être plus aptes à le respecter.
– Quels retours avez-vous reçus de la part de familles ou de jeunes que vous côtoyez ?
Les retours ont été excellents auprès des gens qui l’ont lu. On m’a même dit qu’il s’agissait presque d’une encyclopédie. Il y a eu aussi quelques critiques mais rien de bien méchant. Et puis, de toute façon, on ne peut pas empêcher certains de râler…
– À quel public s’adresse ce livre qui est un véritable guide pratique ?
Ce livre s’adresse plutôt à un public entre 12 et 120 ans, mais pas trop à de jeunes enfants.
– L’une des informations essentielles du livre est de bien connaître le cheval et le poney. Pourquoi ?
J’insiste beaucoup, c’est vrai, sur la connaissance du cheval et du poney parce qu’on voit tellement de gens faire n’importe quoi au détriment de l’animal. Le plus commun est de frapper sa monture parce qu’on n’arrive pas à la contrôler facilement. On pense que c’est de la mauvaise volonté de la part du cheval ou du poney et on le sanctionne ! Alors qu’il faut se remettre en question, analyser pourquoi ça ne marche pas et avoir l’humilité d’accepter que l’on puisse avoir tort. De plus, le cheval est un animal très puissant qui est loin d’être sans défense, alors il vaut mieux faire profil bas et essayer de le comprendre si on veut devenir un pratiquant heureux.
– On a l’impression, à la lecture de vos pages, qu’il est important d’être concentré en permanence sur sa relation avec l’animal. C’est essentiel ?
Oui, je confirme qu’il est nécessaire d’être concerné par sa relation avec le cheval car il s’agit d’un être vivant doté d’une personnalité unique, tout comme un être humain. Il ressent comme nous la douleur, la joie, la peur, la méfiance, la confiance… Il est tout à fait capable d’élaborer des plans pour faire des bêtises et il sait parfaitement que nous ne nous y attendons pas, ce qui multiplie ses chances de réussite. Il ne faut pas non plus être obsédé par le respect dû au cheval. Cela doit être une habitude, innée ou acquise. Le cheval vous laisse monter sur son dos et vous permet de vous amuser. En retour, vous pouvez bien lui faire des soins simples pour assurer son bien-être.
– Vous insistez dans votre livre sur les risques que peut comporter la pratique de l’équitation.
Les risques encourus si l’on ne respecte pas les règles de sécurité sont des accidents plus ou moins graves. Ce qu’il ne faut surtout pas oublier, c’est que l’équitation n’est pas un sport dangereux mais elle comporte des risques à ne pas négliger. En bref, il ne faut jamais se mettre volontairement dans une situation qui risque de se retourner contre soi. Les embêtements arrivent bien assez vite tout seuls, il n’est pas utile de les provoquer !
– Quel est le plus grand risque lorsque l’on ne respecte pas vos conseils publiés dans le livre ?
Le plus grand risque d’accident, c’est lorsqu’un débutant monte un cheval ou un poney qui ne correspond pas à son niveau. À ce sujet, j’ai eu affaire un jour à une cavalière presque débutante qui voulait monter à tout prix un cheval de propriétaire qu’elle trouvait beau. Je lui ai dit qu’elle prenait de gros risques car il s’agissait d’un cheval difficile qui ne tolérait pas les maladresses classiques du débutant. Sans se démonter, elle est allée voir le propriétaire qui lui a donné son accord. Ce qui devait arriver est arrivé, elle est tombée violemment au bout de quelques minutes et s’est cassé le poignet.
– Combien de temps par semaine faut-il consacrer à l’entraînement pour s’assurer une réelle progression en vue des Galops 5 à 7 ?
Il n’est pas nécessaire de monter tous les jours pour progresser, une ou deux fois par semaine, c’est suffisant.
– La relation avec le cheval offre-t-elle des repères en matière de respect auprès des plus jeunes ?
Il est certain que le fait de s’occuper d’autrui favorise l’empathie et l’ouverture d’esprit. Les jeunes peuvent ainsi apprendre que lorsque quelqu’un vous rend service, on doit lui rendre la pareille sous peine d’être égoïste. Ils apprennent aussi, et cela me semble essentiel, à s’entraider et à se prêter leurs affaires entre eux de façon à ce que chacun puisse pratiquer son sport dans les meilleures conditions.
– Est-ce une forme d’éducation à travers la responsabilisation des jeunes face au cheval ?
Je ne sais pas trop quelles répercussions peut avoir la pratique de l’équitation dans l’éducation des jeunes. Peut-être contribue-t-elle à les discipliner un peu, mais la plupart d’entre eux considèrent l’équitation comme un loisir avec des règles à respecter. L’équitation est un sport qui se pratique à deux, on doit donc respecter son partenaire pour qu’il vous donne le meilleur de lui-même !
– Quelles sont les grandes difficultés du passage des Galops 5 à 7 ?
La difficulté des Galops 5 à 7 est que l’on demande de savoir faire une multitude de choses à cheval : du dressage, du saut d’obstacle et du cross. En plus de cela, il y a un programme théorique qui ne s’apprend pas en un jour. Plus on avance vers le Galop 7, plus le programme est chargé. Il faut être bon en tout car la finalité est d’être capable de monter seul, sans l’aide d’un enseignant, un cheval bien dressé et expérimenté.
Toutefois, un jeune cavalier de haut niveau peut passer directement son Galop 7 pour accéder à des compétitions de plus haut niveau encore, mais cela reste exceptionnel.
– Si vous deviez définir le grand message du livre, quel serait-il ?
Le grand message de ce livre est que le bon cavalier doit mettre son cheval en valeur et s’effacer devant lui, quelle que soit la discipline choisie.
Propos recueillis par Eric COUTARD.
Pour En Savoir Plus :
Les Fondamentaux de l’Équitation – Galops 5 à 7
Catherine ANCELET
Editions Amphora