Internet a simplifié la vie d’une grande partie de l’humanité. Il est désormais possible d’accéder à une information riche, de qualité, de manière quasi-instantanée. Le domaine sportif n’est évidemment pas exclu de cette tendance. A tout moment du jour et de la nuit, nous pouvons accéder en direct à l’évolution du résultat d’à peu près n’importe quel évènement sportif dans le monde. Or, lorsque vous allez sur le site du bookmaker que vous avez choisi il y a quelques billets de cela, vous constatez que celui-ci n’offre qu’une fraction des rencontres dont nous venons de parler. Pourquoi ?
La première contrainte est d’ordre mathématique. Bien que les méthodes de calcul des cotes se soient considérablement développées, améliorées et automatisées ces dernières années, il est, à l’heure actuelle, impossible pour un bookmaker de générer des cotes de qualité satisfaisante de manière totalement automatique. Une intervention humaine, même minime (il peut juste s’agir d’un simple « contrôle de qualité ») est toujours nécessaire. Et il est inenvisageable qu’un bookmaker diffuse des cotes sans s’être posé la question de leur exactitude : toute erreur grossière se traduit inévitablement par des pertes financières massives. Le bookmaker ne peut donc proposer que des sports pour lesquelles il est possible d’établir des cotes suffisamment robustes, qui lui permettront de gagner en moyenne sur une période de temps assez longue (sinon le bookmaker serait contraint de mettre la clé sous la porte très rapidement). Ceci explique en partie pourquoi, à l’heure actuelle, les paris sur le rugby à XV ne sont pas légion : les modèles existants sont peu robustes et les cotes fluctuent grandement d’un bookmaker à l’autre, en particulier en live betting.
La seconde contrainte est d’ordre humain. Pour pouvoir effectuer le « contrôle de qualité » dont je viens de parler, le bookmaker doit avoir à sa disposition, dans son équipe, au moins une personne ayant une connaissance assez poussée du sport dont il est question. Cela ne posera pas de problème pour les sports et les compétitions les plus, mais cela peut devenir rapidement problématique pour des sports plus obscurs. Le bookmaker ne peut se permettre d’embaucher un spécialiste pour chaque sport existant, il préfèrera se concentrer sur les sports les plus populaires et donc les plus lucratifs. Actuellement, vous aurez beaucoup de mal à trouver des paris disponibles sur les divisions inférieures des championnats de football européen (type CFA en France).
Enfin, une contrainte supplémentaire d’ordre légal vient se superposer en France. Les opérateurs de paris sportifs agréés ne peuvent proposer que des évènements sportifs contenus dans la liste diffusée par l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne. Bien que cette liste soit régulièrement mise à jour et élargie à un nombre croissant de sports et d’évènements, les bookmakers français devront certainement attendre quelques années avant de pleinement rattraper leur retard sur leurs concurrents britanniques par exemple.
En conclusion, même s’il est dans l’intérêt du bookmaker et du parieur d’avoir un maximum d’évènements sportifs ouverts au pari, les nombreuses contraintes obligent le premier à devoir faire des choix, au grand dam du second !
Bon jeu !