Encore une rescapée qui écrit sur sa maladie.
Encore une qui va nous pondre un récit larmoyant et dégoulinant, mouillé au kleenex. Chienne de vie. Sale histoire. Bonjour tristesse.
Au début, il était hors de question pour moi de reparler de cette sombre histoire. C’est du passé, n’en parlons plus.
Sauf que voilà, à un moment donné dans ma rééducation, j’ai finalement eu besoin de la raconter, mon histoire, avec des
mots, des images. Dessiner cet «enfoiré» qui a vandalisé mon corps. Expliquer comment ce syndrome, extrêmement grave, a bouleversé mon existence de jeune maman.
Nous sommes le 20 février 2019. À l’hôpital, un jeune interne m’ausculte. Un marteau frappe mes genoux et mes coudes. Pas de réflexes. Le verdict tombe.
J’ai un syndrome de Guillain-Barré.
— Ça se soigne ?
— Oui… Oui… mais il va falloir être patiente…
PATIENTE.
Je ne tarderai pas à comprendre l’ampleur de la signification de ce mot les mois suivants.
