Activité physique et handicap mental, une pratique adaptée

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Après le titre de champions d’Europe pour Parker, Gelabale, Batum et consorts, c’est au tour de l’équipe de France masculine de Basket Adapté de marquer l’histoire en devenant vice-championne du monde (27 octobre 2013). C’est alors l’occasion de découvrir cette équipe, peu médiatisée, et plus encore le sport adapté, qui, via de nombreuses activités physiques, procure aux pratiquants comme aux spectateurs des moments intenses et inoubliables. Mais alors, qu’est-ce que le sport adapté ? Quels bénéfices attendre de l’activité physique chez les personnes atteintes d’handicap mental ?

Aujourd’hui en France, 700 000 personnes sont porteuses d’un handicap mental, ce qui représente 20 % des personnes handicapées. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le handicap mental (ou la déficience intellectuelle) se traduit par une « capacité sensiblement réduite de comprendre une information nouvelle ou complexe, et d’apprendre et d’appliquer de nouvelles compétences ». Il s’ensuit un rythme d’adaptation plus lent et des difficultés à faire face aux exigences de la vie quotidienne. Dans ce contexte, quels bénéfices attendre du sport ? Comment adapter les pratiques au handicap ?

Les bienfaits de l’activité physique

De par le plaisir et le cadre motivant qu’elles apportent, les Activités Physiques ou Sportives (APS) constituent un moyen privilégié de favoriser l’apprentissage de nouvelles habiletés et de développer des capacités telles que la coordination, l’équilibre ou encore l’orientation, diminuées par le handicap mental.
Elles permettent aussi, et l’étude de Carmeli et coll. le prouve*, d’améliorer le bien-être de ces personnes en réduisant leur stress, leur anxiété et en leur permettant d’avoir une meilleure image d’eux-mêmes et d’augmenter leur estime de soi.
Enfin, il est important de noter que les personnes présentant une déficience intellectuelle s’enferment dans une routine sédentaire qui participe à leur déconditionnement physique. Pitetti et coll. montrent un VO² pic (indicateur de santé important) plus faible de 31 % chez des jeunes adultes handicapés mentaux et un taux de surpoids et d’obésité beaucoup plus important que dans la population générale.

Les pratiques adaptées

La Fédération Française de Sport Adapté (FFSA) propose des activités sportives aux personnes porteuses d’un handicap mental. Escalade, basket-ball, futsall, rugby, pétanque, tennis de table… toutes les activités sont accessibles aux personnes porteuses d’un handicap mental, pour autant que le matériel et/ou les consignes soient un tant soit peu adaptés.
Les pictogrammes, les codes couleurs, les consignes simples, les démonstrations… sont à considérer comme autant d’astuces à utiliser par l’éducateur pour aider les pratiquants à se repérer et à s’épanouir dans leur pratique.

Notons ici que certaines activités sont particulièrement adaptées et intéressantes pour les personnes déficientes intellectuelles :
L’escalade, qui permet un travail sur l’équilibre, la coordination, le repérage de son propre corps dans l’espace tout en sollicitant des informations cutanées.
Les arts martiaux, qui, grâce aux contacts avec le corps d’un partenaire, permettent la construction d’une meilleure perception de son propre corps, de ses limites, et de découvrir que l’autre existe et qu’il répond à ses propres actions.
Les activités artistiques comme la danse, qui offrent un temps d’expression, de collaboration, mais aussi d’écoute et de créativité entre les participants, qu’ils soient en situation de handicap ou non.

* E. Carmeli, TZ. Vaknin, M. Morad, J. Merrick. (2005) Can physical training have an effect on well-being in adults with mild intellectual disability? Mechanisms of Ageing and Development, Vol. 126, pp 299-304

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